
Contrairement à une idée reçue, votre VHF n’est pas un simple talkie-walkie de secours, mais le terminal direct qui vous connecte à la chaîne de sauvetage professionnelle française.
- Son rôle dépasse la détresse : communication avec les ports, météo, coordination entre navires.
- Le bouton rouge (ASN) est une révolution qui transmet votre identité et votre position aux secours, même sans pouvoir parler.
Recommandation : Apprendre à maîtriser sa VHF, ce n’est pas juste apprendre à utiliser un appareil ; c’est comprendre la logique des sauveteurs pour leur donner les informations dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin.
Pour le nouveau propriétaire, la radio VHF à poste fixe est souvent perçue comme un élément de sécurité obligatoire et un peu intimidant. On sait qu’elle sert à appeler les secours en cas de gros problème, mais son utilisation quotidienne reste floue. On la compare à un téléphone portable, en plus compliqué. C’est une erreur fondamentale. Le téléphone vous connecte à un individu ; la VHF vous connecte à un système. Un système de surveillance, de coordination et de sauvetage pensé pour l’efficacité en situation de crise.
Depuis notre poste au CROSS, nous voyons la différence chaque jour. Un appel clair et procédurier sur le canal 16 nous permet de gagner des minutes précieuses. Une alerte ASN déclenchée à temps nous donne une position exacte, même dans la brume la plus épaisse. Cet appareil n’est pas un gadget. C’est le point de contact unique et privilégié avec l’ensemble de la chaîne de secours en mer, des sémaphores à la SNSM. Le considérer comme un simple « téléphone de mer » revient à ignorer 90% de sa puissance et, potentiellement, à compliquer l’intervention qui pourrait vous sauver la vie.
Cet article n’est pas un manuel technique. Il est conçu pour vous faire adopter la perspective de l’opérateur radio qui recevra votre appel. Nous allons voir pourquoi l’association d’une VHF fixe et portable est une stratégie de sécurité redondante, comment un MAYDAY bien formulé devient un outil chirurgical pour les secours, et pourquoi le bouton rouge est sans doute la plus grande avancée pour la sécurité des plaisanciers. Enfin, nous clarifierons le rôle du CRR, non pas comme une contrainte administrative, mais comme la formation qui vous apprend à parler notre langue le jour où chaque mot compte.
Pour vous guider à travers les multiples facettes de cet outil vital, cet article est structuré pour vous accompagner pas à pas, de l’équipement de base aux procédures qui font toute la différence en situation d’urgence.
Sommaire : Comprendre votre VHF pour naviguer en toute sérénité
- VHF fixe ou portable : pourquoi vous avez besoin des deux
- Le MAYDAY : les 10 secondes de radio qui peuvent sauver votre équipage
- La VHF au quotidien : comment elle vous simplifie la vie bien avant le MAYDAY
- Le bouton rouge de votre VHF : comprenez-vous vraiment la puissance de ce que vous avez entre les mains ?
- Parlez comme un pro à la radio : le petit guide du langage VHF
- Le script du MAYDAY que vous devriez imprimer et afficher à côté de votre VHF
- Le CRR est-il vraiment obligatoire pour vous ? La réponse claire et nette
- Le CRR : plus qu’un papier, l’assurance que vous saurez quoi dire le jour où ça compte
VHF fixe ou portable : pourquoi vous avez besoin des deux
La question n’est pas de choisir entre une VHF fixe et une VHF portable, mais de comprendre leur complémentarité. Pensez-y comme à un système de sécurité à double détente. La VHF fixe, avec son antenne installée en tête de mât, est votre lien longue portée. C’est votre cordon ombilical principal, capable d’émettre et de recevoir sur 30 à 40 milles nautiques. Elle est alimentée par la batterie du bord, lui garantissant une puissance et une autonomie maximales. C’est elle qui assure la veille permanente sur le canal 16 et qui, connectée à votre GPS, transmettra votre position exacte en cas d’alerte ASN. Son rôle est stratégique et centralisé à la table à cartes.
La VHF portable, elle, est votre assurance-vie tactique. Sa portée est bien plus faible (quelques milles), mais son atout est la mobilité. C’est l’appareil que l’homme à la mer aura peut-être sur lui, celui qui restera opérationnel si une avarie électrique frappe votre bord, ou encore l’outil que vous emporterez dans le radeau de survie. La garder dans le « grab bag » (sac d’évacuation) avec des batteries chargées et vérifiées n’est pas une option, c’est un réflexe de marin prévoyant. C’est cette redondance qui fait la force de votre équipement. Le jour où l’un fait défaut, l’autre prend le relais. Un principe fondamental en mer où, comme le rappelle le bilan 2024 de la SNSM avec ses 11 056 personnes secourues, la capacité à communiquer est la première étape du sauvetage.

L’association des deux transforme votre bateau en un nœud de communication robuste. La fixe assure la veille et la portée, la portable garantit la continuité des communications en toute situation, même les plus dégradées. Former chaque équipier à l’utilisation basique des deux modèles est aussi crucial que de savoir où se trouvent les gilets de sauvetage.
Le MAYDAY : les 10 secondes de radio qui peuvent sauver votre équipage
Le mot « MAYDAY » est sans doute le plus connu du vocabulaire maritime, mais il est souvent associé à une image de panique. Pour un opérateur du CROSS, c’est tout l’inverse : c’est le signal clair et codifié qui déclenche une procédure professionnelle et structurée. Les quelques secondes que vous prenez pour lancer cet appel sont les plus critiques de toute l’opération de sauvetage. Un message MAYDAY bien formulé est un acte de lucidité, pas de désespoir. Il nous fournit instantanément les trois informations dont nous avons besoin : qui vous êtes, où vous êtes, et la nature de votre détresse.
Si vous êtes à bord d’un bateau, les Sauveteurs en Mer préconisent l’utilisation de la VHF (canal 16), beaucoup plus sûre
– SNSM, Guide officiel SNSM 2024
Cette préconisation n’est pas anodine. Contrairement à un téléphone qui établit une communication un-à-un, un appel sur le canal 16 est public. Il est entendu par le CROSS, mais aussi par tous les navires sur zone, qui deviennent des maillons potentiels de la chaîne de secours, soit pour vous porter assistance directement, soit pour relayer votre message. C’est ce qu’on appelle un « MAYDAY RELAY ». L’efficacité de ce système a été prouvée à de multiples reprises, comme lors d’un entraînement de la course Mini 650 où, selon le bilan d’activité du CROSS Corsen, un skipper a pu être secouru rapidement grâce à un tel relais, mobilisant hélicoptère et navires environnants.
Le MAYDAY n’est donc pas un cri dans la nuit. C’est une porte que vous ouvrez pour permettre à toute la chaîne de secours de se mettre en branle de manière coordonnée. Le calme et la précision de votre message initial sont les premiers garants de la rapidité de notre intervention.
La VHF au quotidien : comment elle vous simplifie la vie bien avant le MAYDAY
Réduire la VHF à son rôle d’urgence, c’est comme n’utiliser son smartphone que pour les appels d’urgence. Au quotidien, la VHF est un outil de confort et d’information précieux qui simplifie la vie du marin. C’est votre lien direct avec l’écosystème portuaire et les autres navigateurs. Avant même de larguer les amarres, un appel sur le canal 09 vous permet de contacter la capitainerie pour connaître votre place au port ou demander l’ouverture d’un pont. C’est simple, rapide et bien plus efficace que de chercher un numéro de téléphone.
En navigation, la VHF devient votre centre d’information. Les CROSS diffusent régulièrement des Bulletins Météorologiques Spéciaux (BMS) sur le canal 16, vous alertant de l’arrivée d’un coup de vent. C’est une information cruciale pour votre sécurité, poussée directement vers vous. Vous pouvez aussi communiquer de navire à navire sur des canaux dédiés (comme les canaux 06, 08, 72 ou 77) pour coordonner une manœuvre, signaler un danger non répertorié ou simplement échanger des informations avec un autre bateau croisant votre route. Le canal 10, quant à lui, est réservé aux communications avec les sémaphores pour signaler votre position ou obtenir des informations locales.
Cette utilisation quotidienne a un avantage non négligeable : elle vous familiarise avec l’appareil. En l’utilisant régulièrement pour des communications de routine, vous développez une discipline radio. Vous apprenez à être clair, concis, et à respecter les procédures. Le jour où une véritable urgence surviendra, vous ne serez pas en train de découvrir le fonctionnement du squelch ou la manière d’appeler. L’appareil sera une extension de votre volonté, et non une source de stress supplémentaire.
Le bouton rouge de votre VHF : comprenez-vous vraiment la puissance de ce que vous avez entre les mains ?
Sous son petit capot de plastique transparent, le bouton rouge « Distress » est probablement la plus grande avancée en matière de sécurité pour la plaisance de ces vingt dernières années. Ce n’est pas un simple bouton panique. C’est le déclencheur d’un système intelligent : l’Appel Sélectif Numérique (ASN ou DSC en anglais). Comprendre sa puissance, c’est comprendre pourquoi il change radicalement la donne pour les services de secours. Lorsque vous appuyez sur ce bouton pendant cinq secondes, vous ne lancez pas seulement une alarme sonore. Vous envoyez un message numérique codé sur le canal 70, un canal exclusivement dédié à ces alertes.
Ce message contient des informations vitales qui nous parviennent instantanément :
- Votre identité : Grâce à votre numéro MMSI (Maritime Mobile Service Identity), nous savons immédiatement quel bateau est en détresse. Fini les messages inaudibles où le nom du navire est écorché.
- Votre position : Si votre VHF est couplée à votre GPS (ce qui est obligatoire sur les modèles récents), votre position GPS exacte est transmise avec l’alerte. Nous savons où vous êtes, à quelques mètres près.
- La nature de la détresse (optionnel) : Sur de nombreux modèles, vous pouvez pré-sélectionner la nature de l’urgence (incendie, voie d’eau, etc.) avant d’envoyer l’alerte.
Cette alerte est reçue par le CROSS mais aussi par tous les navires équipés de l’ASN dans un rayon de 30 à 40 milles. L’immense avantage est que cela fonctionne même si vous n’êtes plus en état de parler. En cas de voie d’eau rapide, d’incendie dégageant des fumées toxiques ou de chavirage, cet appel silencieux est votre meilleure chance de survie. Il automatise la transmission des informations les plus cruciales, celles qui nous prennent parfois de longues minutes à obtenir lors d’un appel vocal paniqué. C’est un filet de sécurité invisible et permanent, supervisé par les CROSS qui ont assuré la surveillance de 134 836 navires lors de leur transit en 2021 au large des côtes françaises.

Le bouton rouge n’est donc pas une option de dernier recours. C’est un outil de premier secours, conçu pour être votre première action en cas de détresse grave et immédiate. Il déclenche une procédure optimisée qui maximise l’efficacité de la chaîne de secours.
Parlez comme un pro à la radio : le petit guide du langage VHF
La clarté est la règle d’or de la communication radio. En mer, et plus particulièrement sur le canal 16, chaque mot doit être pesé. Le but n’est pas de faire de belles phrases, mais de transmettre une information sans ambiguïté et le plus rapidement possible. C’est ce que nous appelons la discipline radio. Elle repose sur des procédures simples mais essentielles. Avant toute émission, la première règle est d’écouter. Le canal 16 est un canal de détresse, d’urgence, de sécurité et d’appel. Il doit rester libre autant que possible. Écoutez pendant au moins 30 secondes pour vous assurer qu’aucune communication vitale n’est en cours.
Lorsque vous lancez un appel de routine, la procédure est standardisée pour être comprise de tous. On appelle le destinataire trois fois, puis on s’identifie trois fois. Par exemple : « CROSS Gris-Nez, CROSS Gris-Nez, CROSS Gris-Nez, ici voilier Atao, Atao, Atao ». Une fois que le contact est établi, la règle est de dégager immédiatement le canal 16. Le CROSS ou le navire contacté vous proposera de basculer sur un canal de travail (ou « canal de dégagement ») pour la suite de la conversation. Ne jamais mener une conversation de routine sur le canal 16.
Pour garantir la clarté, notamment pour épeler un nom de navire ou une information complexe, l’utilisation de l’alphabet phonétique international (Alpha, Bravo, Charlie…) est indispensable. Il lève toute ambiguïté sur les lettres qui peuvent être confondues à la radio (comme B, P, D). Enfin, chaque communication se termine par un mot de procédure clair. « À vous » ou « Over » signifie que vous avez fini de parler et que vous attendez une réponse. « Terminé » ou « Out » signifie que la conversation est finie et que vous n’attendez pas de réponse. Cette rigueur n’est pas une coquetterie de professionnels ; c’est le langage commun qui assure l’efficacité et la sécurité de tous sur les ondes.
Plan d’action : procédure d’appel VHF standard
- Veille active : Écouter le canal 16 pendant 30 secondes pour s’assurer qu’il est libre.
- Appel structuré : Appeler 3 fois le nom du destinataire, suivi de « de » puis 3 fois le nom de votre navire.
- Proposition de dégagement : Une fois la réponse obtenue, proposer immédiatement un canal de travail (ex: « On passe sur le 72 ? »).
- Basculement et test : Changer de canal et émettre un court message pour vérifier la qualité de la liaison (« Vous me recevez sur le 72 ? »).
- Clôture et retour : Une fois la conversation achevée, terminer par « Terminé » et remettre immédiatement votre VHF en veille sur le canal 16.
Le script du MAYDAY que vous devriez imprimer et afficher à côté de votre VHF
En situation de détresse, le stress est un facteur aggravant majeur. Il peut paralyser, faire perdre ses moyens et rendre confus. Le meilleur moyen de le contrer est de s’appuyer sur une procédure. Avoir le script exact d’un message MAYDAY, imprimé en gros caractères et plastifié à côté de votre poste radio, n’est pas un signe de faiblesse, mais la marque d’un chef de bord responsable. Le jour où l’adrénaline monte, ce simple bout de papier devient votre meilleur allié. Il vous force à rester factuel et à transmettre les informations dans l’ordre où nous, les secours, en avons besoin.
Il est également crucial de comprendre la hiérarchie des messages d’urgence. Le mot « MAYDAY » ne doit être utilisé qu’en cas de danger grave et imminent pour la vie humaine. Pour une situation urgente mais où la vie n’est pas immédiatement menacée (une avarie de barre, un blessé à bord qui nécessite une évacuation mais dont l’état est stable), le message à utiliser est « PAN PAN » (prononcé « panne panne »). Pour une information relative à la sécurité de la navigation (la présence d’un conteneur à la dérive, un feu de signalisation éteint), le message est « SÉCURITÉ ». Utiliser le bon message permet aux secours de prioriser les interventions.
Le tableau suivant résume ces trois niveaux d’alerte, qui doivent tous être initiés sur le canal 16.
| Situation | Message | Canal |
|---|---|---|
| Détresse (danger immédiat) | MAYDAY | 16 |
| Urgence (sécurité menacée) | PAN PAN | 16 |
| Sécurité (information importante) | SÉCURITÉ | 16 |
Voici le script MAYDAY que chaque équipage devrait connaître par cœur. Il est votre guide pour rester calme et efficace :
- MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY
- Ici [Nom du navire], [Nom du navire], [Nom du navire]
- MAYDAY [Nom du navire]
- Position : [Donner la latitude et la longitude, ou un relèvement et une distance par rapport à un point remarquable connu]
- Nature de la détresse : [Ex: Voie d’eau, Incendie, Abandon du navire…]
- Assistance demandée : [Ex: Assistance immédiate]
- Nombre de personnes à bord : [Donner le nombre exact]
- Autres informations : [Tout détail pertinent : ex: « Le navire coule », « Équipage dans le radeau de survie »…]
- TERMINÉ
Le CRR est-il vraiment obligatoire pour vous ? La réponse claire et nette
La question de l’obligation du Certificat Restreint de Radiotéléphoniste (CRR) est une source fréquente de confusion. La réponse dépend principalement de votre zone de navigation et de votre équipement. Pour faire simple, si vous naviguez exclusivement dans les eaux territoriales françaises et que votre bateau est équipé d’une VHF portable non-ASN de moins de 6 watts, le CRR n’est pas obligatoire. Cette exception a été mise en place pour simplifier l’accès à un moyen de communication de base pour la navigation côtière.
Cependant, cette exception a ses limites. Dès que vous naviguez hors des eaux territoriales françaises ou que votre navire est équipé d’une VHF fixe (quelle que soit sa puissance) ou de toute VHF avec la fonction ASN, le CRR devient obligatoire pour au moins une personne à bord. C’est une règle internationale. Autrement dit, pour la quasi-totalité des voiliers et vedettes de croisière, qui sont équipés d’une VHF fixe ASN, le CRR est une obligation légale. Comme le précise la réglementation, depuis 2011, les plaisanciers naviguant dans les eaux françaises n’ont plus l’obligation de disposer d’une licence pour utiliser une radio VHF Marine sans ASN d’une puissance inférieure à 6W. Cette nuance est importante : elle ne concerne qu’un parc très restreint d’équipements.
Le tableau ci-dessous, basé sur la réglementation française (Division 240), synthétise ces obligations.
| Zone de navigation | VHF obligatoire | CRR requis |
|---|---|---|
| Basique (<2 milles d’un abri) | Non | Non |
| Côtière (2-6 milles d’un abri) | Recommandée | Non si <6W sans ASN |
| Semi-hauturière (6-60 milles d’un abri) | Oui (fixe) | Oui |
Au-delà de l’aspect purement légal, se poser la question de l’obligation est peut-être la mauvaise approche. La vraie question est : « Est-ce que je sais utiliser mon équipement de sécurité le plus important ? ». C’est là que le CRR prend tout son sens, non plus comme un « papier », mais comme une assurance compétence.
À retenir
- La VHF est un système de communication multi-usages (sécurité, météo, port), pas un simple téléphone d’urgence.
- Le duo VHF fixe (portée) et VHF portable (mobilité) constitue un système de sécurité redondant et robuste.
- Le bouton ASN est votre atout maître en cas de détresse grave : il transmet votre identité (MMSI) et votre position GPS aux secours automatiquement.
Le CRR : plus qu’un papier, l’assurance que vous saurez quoi dire le jour où ça compte
Considérer le CRR comme une simple formalité administrative est une erreur. C’est voir le diplôme et non la connaissance qu’il certifie. La formation au CRR, et l’examen qui la valide, est conçue pour une seule raison : s’assurer que le jour où vous utiliserez votre VHF en situation de détresse ou d’urgence, vous serez efficace. C’est une formation qui vous enseigne le langage commun de la mer, celui qui est compris par tous les professionnels, quelle que soit leur nationalité.
Passer le CRR, c’est apprendre à ne plus douter. C’est savoir quand utiliser MAYDAY, PAN PAN ou SÉCURITÉ. C’est maîtriser l’alphabet phonétique international pour épeler une information cruciale sans erreur. C’est comprendre les procédures du Système Mondial de Détresse et de Sécurité en Mer (SMDSM), ce réseau global dans lequel votre VHF ASN est un maillon essentiel. L’examen, qui se présente sous forme de QCM, valide ces connaissances théoriques et pratiques. Une fois obtenu, l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) vous délivre votre certificat ainsi que votre numéro MMSI personnel, que vous devrez programmer dans votre radio.
En définitive, le CRR est l’assurance que votre « cordon ombilical » avec la terre est non seulement branché, mais que vous savez comment dialoguer à travers lui. C’est la garantie que face à l’urgence, vous ne serez pas une source de confusion mais un maillon fiable de la chaîne de secours. Vous saurez fournir à l’opérateur du CROSS les informations claires, précises et structurées dont il a besoin pour prendre les bonnes décisions et envoyer les secours adaptés, au bon endroit, dans les plus brefs délais.
L’étape suivante logique pour tout propriétaire de bateau est donc de s’inscrire à une session de formation CRR pour transformer cet équipement réglementaire en un véritable allié pour votre sécurité.
Questions fréquentes sur la VHF et son utilisation en mer
Comment appeler sur le canal 16 ?
Avant tout, écoutez le canal pendant au moins 30 secondes pour vous assurer qu’il est libre. Ensuite, émettez votre appel en nommant le destinataire trois fois, puis en vous identifiant avec le nom de votre bateau, également répété trois fois. Par exemple : « Capitainerie Cherbourg, Capitainerie Cherbourg, Capitainerie Cherbourg, de la part du voilier ‘Belle Étoile’, ‘Belle Étoile’, ‘Belle Étoile' ».
Quand changer de canal après contact ?
Immédiatement. Le canal 16 doit être libéré dès que la communication est établie. Proposez ou acceptez un canal de dégagement (comme les canaux 06, 08, 72 ou 77) pour poursuivre votre conversation. Une fois la discussion terminée, n’oubliez pas de revenir en veille sur le canal 16.
Comment régler le squelch correctement ?
Le squelch est un filtre anti-parasites. Pour le régler, baissez-le complètement jusqu’à entendre un bruit de fond constant (un « pschhhh »). Ensuite, remontez-le très lentement, juste au point où le bruit de fond disparaît. Ce réglage optimal vous permet de recevoir les signaux faibles sans être dérangé par les parasites permanents.