Publié le 18 mai 2024

En résumé :

  • Le snorkeling n’est pas une simple baignade mais une discipline d’observation active qui demande le bon matériel et la bonne approche.
  • Le choix d’un kit adapté (masque, tuba, palmes) est la première étape pour garantir confort et sécurité, et éviter les désagréments comme la buée ou l’eau dans le tuba.
  • Observer la vie marine implique de savoir où et quand regarder, en apprenant à lire un paysage sous-marin et en reconnaissant les espèces les plus communes.
  • La pratique du snorkeling doit toujours se faire dans le respect de l’écosystème : ne pas toucher, ne pas déranger, et utiliser des produits non polluants.
  • Une fois les bases maîtrisées, le snorkeling devient une porte d’entrée vers l’apnée, la plongée ou même la science participative.

Pour beaucoup, le souvenir de vacances au bord de la mer est indissociable de cette première fois où l’on a mis la tête sous l’eau avec un masque. Un monde silencieux, bleu et peuplé de formes de vie étranges s’ouvre alors à nous. Pourtant, cette expérience se limite souvent à une simple baignade améliorée, une curiosité passagère avant de retourner sur sa serviette. On achète un kit en grande surface, on barbotte près du bord, et on se dit que le snorkeling, c’est finalement le « parent pauvre » de la plongée bouteille, une activité sympathique mais limitée.

Et si cette vision était complètement fausse ? Si la véritable clé du snorkeling n’était pas de simplement mettre la tête sous l’eau, mais d’apprendre à véritablement regarder, à comprendre et à déchiffrer le monde qui s’y déploie ? Le snorkeling n’est pas une activité passive ; c’est une porte d’entrée accessible à tous vers l’exploration naturaliste. C’est une discipline à part entière qui transforme chaque sortie en mer en une micro-expédition, à condition d’en maîtriser les codes. L’objectif de ce guide est de vous faire passer du statut de simple spectateur à celui d’observateur actif et émerveillé.

Cet article est conçu comme une progression. Nous commencerons par les fondations : choisir le bon équipement, non pas comme un jouet de plage, mais comme un véritable instrument d’exploration. Nous verrons ensuite les techniques pour vous sentir aussi à l’aise qu’un poisson, puis nous apprendrons à identifier la faune que vous rencontrerez. Enfin, et c’est le plus important, nous aborderons l’éthique de l’observateur pour profiter de ce spectacle sans jamais le perturber.

Le guide pour choisir votre kit de snorkeling (et ne plus jamais boire la tasse)

Le succès de votre première micro-expédition sous-marine repose entièrement sur la qualité et l’adaptation de votre équipement. Un masque qui prend l’eau, un tuba qui se remplit à la moindre vague ou des palmes qui blessent les pieds peuvent transformer une expérience potentiellement magique en un véritable calvaire. L’objectif n’est pas d’acheter le plus cher, mais de trouver le matériel qui se fera oublier une fois dans l’eau. Votre kit est votre interface avec le monde marin ; il doit être une extension de vous-même, pas un obstacle.

Équipement de snorkeling disposé sur du sable avec vue sur la mer en arrière-plan

Le choix se structure généralement autour de trois gammes de produits, chacune adaptée à un type de pratique. Il est crucial de comprendre où vous vous situez pour faire un investissement juste et durable. Pour les débutants qui ne sont pas certains de la fréquence de leur pratique, un kit d’entrée de gamme est suffisant. Cependant, si l’appel du large se fait sentir, investir dans un matériel de milieu de gamme changera radicalement votre confort et vos possibilités d’exploration.

Comparaison des gammes d’équipement snorkeling
Gamme Prix moyen Caractéristiques Pour qui ?
Entrée de gamme 30-60€ Masque standard, tuba simple, palmes courtes Débutants occasionnels
Milieu de gamme 60-150€ Masque grand champ, tuba avec valve dry-top, palmes réglables Pratiquants réguliers
Haut de gamme 150-300€ Masque sans monture, tuba hydrodynamique, palmes longues ou monopalme Passionnés et apnéistes

Une fois la gamme choisie, l’essayage est une étape non négociable. Pour le masque, placez-le sur votre visage sans la sangle et inspirez par le nez : il doit tenir seul par effet ventouse. Un masque neuf est souvent recouvert d’un film de silicone qui provoque de la buée. L’astuce consiste à frotter l’intérieur de la vitre avec du dentifrice ou à passer très brièvement la flamme d’un briquet pour le brûler. Pour le tuba, l’embout en silicone doit être souple et ne pas irriter les gencives. Enfin, n’oubliez pas qu’en France, une bouée de signalisation est obligatoire si vous vous aventurez au-delà de 300 mètres des côtes.

Palmes, masque, tuba : les techniques de base pour être aussi à l’aise qu’un poisson

Avoir le bon matériel est une chose, savoir s’en servir en est une autre. Le but du snorkeleur n’est pas de se battre contre l’eau, mais de glisser à travers elle avec un minimum d’effort. La respiration doit être calme et profonde, uniquement par le tuba. La nage, quant à elle, vient des jambes, pas des bras. Le mouvement de palmage idéal est lent, ample, et part de la hanche, les genoux à peine fléchis. Des mouvements rapides et saccadés ne feront que vous épuiser et effrayer la faune alentour.

L’une des premières techniques à maîtriser pour passer de la simple observation de surface à une exploration un peu plus en profondeur est le « plongeon canard » ou « duck dive ». Ce mouvement permet de s’immerger verticalement pour atteindre 2 à 5 mètres de profondeur, là où se cache souvent une vie plus riche, et ce, en économisant son énergie.

La technique du « duck dive » pour une immersion efficace

L’objectif de ce mouvement est de s’immerger à la verticale pour atteindre plus rapidement un point d’intérêt. Pour le réaliser, le snorkeleur, à la surface, bascule son buste vers le fond en formant un angle droit. Simultanément, il lève ses jambes hors de l’eau. Le poids des jambes suffit alors à le propulser vers le bas sans effort. Une fois à la verticale, il peut commencer à palmer doucement pour descendre. Cette technique est la base de l’apnée et permet une approche discrète de la faune.

La maîtrise de cette technique est ce qui différencie un baigneur d’un véritable explorateur. Comme le souligne Christophe Leray, instructeur d’apnée PADI et SSI, l’intérêt est double :

Un bon duck dive permettra d’économiser de l’oxygène en ayant une bonne technique, en commençant sa plongée facilement sans éclabousser tout le monde et dépenser trop d’énergie. Moins effrayer les poissons en faisant moins de bruit en surface donc très pratique pour les chasseurs sous marins

– Christophe Leray, Instructeur d’apnée PADI et SSI

Enfin, apprenez à vider votre tuba. Si de l’eau y pénètre, une expiration forte et brève (comme si vous crachiez un pépin) suffit à l’expulser. C’est le fameux « Pschitt ! ». La maîtrise de ces gestes simples vous apportera une confiance et une aisance qui transformeront radicalement votre expérience.

Les 10 poissons que vous croiserez à coup sûr lors de votre prochaine sortie snorkeling

Maintenant que vous êtes équipé et à l’aise, la grande question est : que va-t-on voir ? Les côtes françaises, notamment en Méditerranée, regorgent de vie, même à très faible profondeur. Il suffit de savoir où regarder et quoi chercher. Les zones les plus intéressantes sont les « écotones », ces frontières entre deux milieux : la limite entre le sable et les rochers, ou entre les rochers et les herbiers de posidonie. C’est là que se concentre la majorité de l’activité, un véritable ballet aquatique quotidien.

Banc de sars nageant au-dessus d'un herbier de posidonie en Méditerranée

Inutile de connaître toutes les espèces par cœur, mais savoir en identifier quelques-unes rend l’exploration beaucoup plus gratifiante. Vous ne verrez plus « des poissons », mais des individus avec leurs comportements et leurs territoires. Voici cinq des espèces les plus communes que vous êtes presque certain de rencontrer sur les côtes méditerranéennes :

  • La dorade royale : Reconnaissable à sa bande dorée entre les yeux, elle est souvent curieuse et s’approche des nageurs. On la trouve près des rochers et dans les herbiers.
  • Le sar commun : Ce poisson grégaire, aux rayures verticales noires bien marquées, se déplace en bancs compacts le long des tombants rocheux.
  • La girelle commune : Petite et colorée, elle est en mouvement constant dans les petits fonds. Elle a la particularité de changer de couleur, voire de sexe, au cours de sa vie.
  • La saupe : Seul vrai poisson herbivore de Méditerranée, la saupe se déplace en immenses bancs qui « broutent » les algues. Son corps argenté est strié de lignes dorées.
  • La rascasse brune : Maîtresse du camouflage, elle est presque invisible, posée sur un rocher. Il faut un œil exercé pour la repérer, mais attention, ses épines dorsales sont venimeuses.

L’observation de la vie marine est aussi une question de timing. La diversité est à son apogée en été, mais chaque saison a ses trésors. Au printemps, il n’est pas rare d’observer des seiches en pleine parade nuptiale près des côtes. L’automne, avec une eau encore chaude et moins de monde, est idéal pour observer les juvéniles de l’année qui ont trouvé refuge dans les petits fonds.

Comment observer la vie marine sans la détruire : le code de conduite du snorkeleur éco-responsable

Être un observateur privilégié de la vie marine nous confère une grande responsabilité : celle de ne laisser aucune trace de notre passage. Le milieu littoral est fragile, soumis à une pression anthropique intense. Pour preuve, les 360 millions de nuitées touristiques recensées sur les communes littorales françaises en 2019 donnent une idée de l’impact potentiel de nos activités. Chaque geste compte, et le premier principe est simple : on regarde avec les yeux, on ne touche avec rien. Ni les poissons, ni les étoiles de mer, et surtout pas les coraux ou les gorgones, qui sont des colonies d’animaux extrêmement fragiles.

En France, de nombreuses zones sont protégées pour préserver leur biodiversité exceptionnelle. Ces Parcs Nationaux ou Réserves Naturelles ont des réglementations spécifiques qu’il est impératif de connaître et de respecter. Par exemple, au Parc National de Port-Cros, la pêche et tout prélèvement sont interdits. En Corse, dans la réserve de Scandola, il est formellement interdit de toucher aux magnifiques gorgones rouges qui font sa réputation. Le respect de ces règles n’est pas une contrainte, c’est la garantie que nos enfants pourront s’émerveiller du même spectacle que nous.

Adopter une conduite éco-responsable, c’est intégrer une série de réflexes simples mais essentiels. Ne pas nourrir les animaux, ne pas soulever de sédiments avec ses palmes près des fonds fragiles, et rapporter tous ses déchets sont les bases. Mais on peut aller plus loin en adoptant les bonnes pratiques des plongeurs professionnels pour minimiser son impact.

Votre checklist du snorkeleur respectueux :

  1. Réglementation locale : Me suis-je renseigné sur les règles spécifiques de la zone (parc national, réserve) ?
  2. Zéro contact : Suis-je prêt à observer sans jamais rien toucher, ni les animaux, ni les plantes, ni les rochers ?
  3. Technique de palmage : Maîtrise-je un palmage qui ne soulève pas de sable ou de vase, surtout au-dessus des herbiers ?
  4. Approche discrète : Vais-je approcher les animaux lentement, par le côté, sans jamais les poursuivre ni les coincer ?
  5. Photographie éthique : Mon appareil est-il réglé sans flash puissant et suis-je prêt à renoncer à une photo plutôt que de harceler un animal ?

En suivant ce code de conduite, vous ne serez plus un simple touriste, mais un véritable ambassadeur de l’océan, contribuant par votre comportement exemplaire à sa préservation.

Le snorkeling vous a plu ? Comment aller plus loin et plus profond

Le snorkeling est souvent une révélation. Après avoir entrevu la richesse de ce monde, l’envie d’aller plus loin, de rester plus longtemps, ou de comprendre plus en profondeur se fait naturellement sentir. C’est une porte d’entrée fantastique vers un univers d’activités subaquatiques plus techniques mais tout aussi passionnantes. Que vous soyez attiré par la performance, l’exploration ou la connaissance, il existe une formation pour vous.

Les deux voies royales qui s’ouvrent après le snorkeling sont l’apnée et la plongée bouteille. L’apnée se concentre sur la maîtrise du souffle et du corps pour des descentes en toute liberté, tandis que la plongée bouteille vous offre le temps d’explorer les fonds marins sans la contrainte de remonter respirer. Chaque discipline a ses propres cursus de formation, proposés par des organismes reconnus en France comme la FFESSM (Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins) ou PADI.

Voici un aperçu des options qui s’offrent à vous pour continuer votre progression, sachant qu’il est tout à fait possible de se former en quelques jours durant des vacances.

Comparaison des formations aquatiques pour aller plus loin
Formation Organisme Durée Profondeur max Objectif
Apnée Niveau 1 FFESSM 2-3 jours 10m Sécurité et techniques de base
Open Water PADI PADI 3-4 jours 18m Plongée bouteille autonome
Niveau 1 FFESSM FFESSM/ANMP 4-5 jours 20m encadré Plongée encadrée française
Stage biologie marine CPIE 2 jours Surface Identification 100+ espèces

Mais il n’est pas nécessaire de s’engager dans une formation technique pour approfondir sa passion. Votre pratique du snorkeling peut prendre une tout autre dimension en devenant un outil de science participative. De nombreux programmes, comme BioObs ou CROMIS, portés par la Fédération Française de Plongée (FFESSM), invitent les simples observateurs à photographier leurs découvertes et à les soumettre sur des plateformes en ligne. Vos observations deviennent alors de précieuses données pour les scientifiques qui étudient l’évolution de la biodiversité.

Devenir un « observateur-contributeur » est peut-être la plus belle évolution pour un snorkeleur : non seulement vous vous émerveillez, mais vous participez activement à la connaissance et à la protection de ce monde fascinant.

Les 5 produits que vous utilisez à bord et qui détruisent discrètement la vie marine

Notre impact sur l’environnement marin ne se limite pas à nos interactions directes. Les produits que nous utilisons avant, pendant et après notre sortie en mer ont des conséquences souvent invisibles mais dévastatrices. Le plus connu est celui des crèmes solaires. De nombreux filtres chimiques, comme l’oxybenzone et l’octinoxate, sont de véritables poisons pour les coraux et la faune marine, même à très faible concentration. Un film gras à la surface de l’eau dans une crique très fréquentée est le signe visible de cette pollution chimique.

Heureusement, des alternatives existent et sont de plus en plus accessibles. Privilégier des crèmes solaires avec des filtres minéraux (oxyde de zinc, dioxyde de titane) non-nanométriques est le premier geste à adopter. De même, pour l’inévitable buée dans le masque, la salive reste l’anti-buée le plus naturel et efficace. Si l’idée vous rebute, frotter l’intérieur de la vitre avec une feuille de figuier produit le même effet sans relâcher de produits chimiques.

Mais la pollution ne s’arrête pas là. Les produits d’entretien pour le bateau, les détergents pour nettoyer le matériel, et même nos vêtements participent à cette dégradation silencieuse. Chaque lavage de maillot de bain ou de serviette en microfibre libère des milliers de particules de plastique. Selon une étude du gouvernement, ces microfibres peuvent représenter jusqu’à 35% de la pollution plastique primaire en mer.

Pour limiter cet impact, des solutions simples existent :

  • Crèmes solaires : Choisir des filtres minéraux (zinc, titane) et rechercher des labels comme « respectueux des océans ».
  • Anti-buée : Utiliser sa salive ou des solutions naturelles au lieu de sprays chimiques.
  • Produits d’entretien : Préférer le savon noir, le vinaigre blanc et les produits certifiés Écolabel européen.
  • Textiles synthétiques : Utiliser un sac de lavage spécifique (type Guppyfriend) qui capture une grande partie des microfibres libérées par vos maillots et serviettes.

Votre carte marine est une carte au trésor : apprenez à y lire les meilleurs coins de pêche

Pour passer du snorkeleur occasionnel à l’explorateur méthodique, il faut un outil : la carte marine. Loin d’être réservée aux navigateurs, une carte du SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine) est une véritable carte au trésor pour qui sait la déchiffrer. Elle ne vous indique pas seulement les dangers, mais révèle la topographie et la nature des fonds marins, vous donnant des indices précieux sur les zones les plus riches en vie.

Le premier élément à repérer sont les isobathes, ces lignes qui relient les points de même profondeur. Les zones où ces lignes sont très espacées indiquent un plateau sous-marin, souvent entre 2 et 5 mètres de profondeur, ce qui est idéal pour le snorkeling. À l’inverse, des lignes très resserrées signalent un tombant rocheux, une autre zone très prisée par la faune.

Décrypter les symboles du SHOM pour trouver la biodiversité

Les cartes marines utilisent une symbologie précise pour décrire la nature des fonds. Apprendre à lire ces quelques lettres transforme votre approche : R signifie « Roche », S pour « Sable » (Sand), G pour « Gravier », et surtout Wd pour « Herbier » (Weed). Les zones les plus intéressantes sont les frontières (écotones) entre ces différents habitats. Un herbier de posidonie bordé par des rochers est un véritable hotspot de biodiversité, car il offre à la fois nourriture, abri et zone de chasse pour de nombreuses espèces.

Grâce à la carte, vous pouvez planifier votre sortie en amont, repérer une crique abritée avec un plateau rocheux ou un herbier à faible profondeur, et ainsi maximiser vos chances de faire de belles rencontres. Vous ne partez plus à l’aveugle, mais avec un objectif, une hypothèse à vérifier. C’est le début de la démarche d’enquête, où chaque sortie devient une mission d’exploration.

À retenir

  • L’équipement de snorkeling est un instrument d’exploration, pas un jouet. Son choix et son adaptation sont cruciaux pour le confort et la sécurité.
  • L’observation sous-marine est une compétence active qui implique de savoir où et quand regarder, en déchiffrant le paysage et le comportement de la faune.
  • Le respect absolu de l’écosystème (zéro contact, produits non polluants) est le pilier d’une pratique durable et responsable.

La pêche en mer n’est pas une question de chance, c’est une enquête : apprenez à trouver le poisson

Le titre parle de pêche, mais la logique est la même pour l’observation : trouver le poisson n’est pas une question de chance, mais de stratégie. Maintenant que vous savez où chercher grâce à la carte marine, il faut savoir quand chercher. La vie sous-marine est rythmée par le soleil et les marées, et connaître ces cycles vous donnera un avantage considérable. Il ne suffit pas de se mettre à l’eau, il faut se mettre à l’eau au bon moment.

Les pêcheurs le savent depuis toujours, les moments les plus propices sont les « heures dorées » : le lever et le coucher du soleil. Ces périodes, appelées « manger-matin » et « manger-soir », correspondent aux pics d’activité de la chaîne alimentaire. Les prédateurs se mettent en chasse, les plus petits poissons sortent de leurs cachettes pour se nourrir, et tout l’écosystème s’anime. En plus d’une activité maximale, ces heures offrent une lumière rasante magnifique qui fait ressortir les couleurs et les reliefs, rendant le spectacle encore plus beau.

Sur la côte Atlantique ou en Manche, un autre facteur primordial entre en jeu : la marée. Les deux heures qui précèdent et qui suivent la pleine mer sont souvent les plus riches. Le courant apporte nutriments et plancton, ce qui active toute la chaîne alimentaire. Explorer une zone à marée basse puis à marée haute vous révélera deux visages complètement différents du même paysage.

En combinant ces connaissances – le bon endroit (grâce à la carte) et le bon moment (grâce aux cycles solaires et lunaires) – vous cessez d’être un simple baigneur qui espère voir quelque chose. Vous devenez un véritable enquêteur, un naturaliste qui met toutes les chances de son côté pour assister au spectacle du vivant. C’est cette démarche proactive qui est la source d’un émerveillement sans cesse renouvelé, car chaque sortie est une nouvelle énigme à résoudre.

Pour transformer vos sorties en véritables succès, il est essentiel de maîtriser les principes de l'enquête naturaliste sous-marine.

Votre prochaine sortie en mer est désormais bien plus qu’une simple baignade. C’est votre première micro-expédition. En choisissant le bon matériel, en maîtrisant les gestes de base et, surtout, en adoptant le regard curieux et respectueux de l’observateur, vous détenez les clés pour ouvrir une fenêtre sur un monde d’une richesse insoupçonnée. Préparez votre plan, vérifiez la météo et les marées, et plongez dans cette nouvelle aventure.

Rédigé par Marion Pelletier, Biologiste marine de profession et navigatrice au long cours, Marion Pelletier se consacre à la promotion d'une plaisance durable et respectueuse des écosystèmes marins.