Publié le 18 mai 2024

Contrairement à l’idée reçue, la capitainerie n’est pas un simple bureau de paiement, mais le véritable centre de services et de sécurité de votre escale.

  • Elle coordonne votre arrivée et votre placement de manière sécurisée via la VHF.
  • Elle offre une multitude de services pratiques, de la météo aux informations techniques et touristiques.
  • Elle est votre premier point de contact et votre coordinateur principal en cas d’urgence dans l’enceinte portuaire.

Recommandation : Considérez l’agent de port comme votre premier allié pour un séjour réussi. Une communication proactive et courtoise vous ouvrira toutes les portes.

Pour de nombreux plaisanciers en escale, la capitainerie évoque une image bien précise : une course contre la montre pour trouver le bureau avant la fermeture, le paiement de la place de port et la récupération du précieux code pour les sanitaires. Cette vision, purement administrative, est pourtant extrêmement réductrice. C’est un peu comme n’utiliser qu’une seule fonction d’un couteau suisse ultra-performant. Beaucoup de navigateurs, par habitude ou par méconnaissance, passent à côté de l’essentiel et se privent d’un partenaire de choix.

En tant qu’agent de port, je vois tous les jours cette interaction manquée. L’échange se limite souvent à une transaction, alors qu’il pourrait être le début d’une assistance complète. Et si la véritable clé d’une escale réussie et sans stress ne se trouvait pas seulement dans une bonne préparation de votre bateau, mais dans votre capacité à utiliser la capitainerie comme votre principal allié ? Votre contact au port est bien plus qu’un percepteur ; il est le centre névralgique de la vie portuaire, un facilitateur de séjour et votre premier rempart de sécurité.

Cet article va vous ouvrir les portes de nos bureaux et vous révéler la face cachée de notre métier. Nous verrons ensemble comment établir un premier contact radio parfait, quels services insoupçonnés vous pouvez nous demander, comment devenir le plaisancier que tout le monde a envie d’aider, et pourquoi votre premier réflexe en cas d’urgence devrait toujours être de nous appeler. Préparez-vous à changer radicalement votre regard sur la tour de contrôle de votre port d’escale.

Pour vous guider à travers toutes les facettes de notre rôle, cet article est structuré en plusieurs points clés. Du premier contact VHF aux codes de bonne conduite, en passant par les services cachés, vous découvrirez comment faire de la capitainerie votre meilleur atout.

Le premier contact : comment appeler la capitainerie à la VHF pour une arrivée sans stress

L’arrivée dans un port inconnu peut être une source d’anxiété : où aller ? Y a-t-il de la place ? Comment manœuvrer ? Un appel VHF clair et concis à la capitainerie est la première étape pour transformer ce stress en une arrivée sereine. En France, le canal 9 est quasi universellement dédié aux communications avec les bureaux de port. Utiliser le bon protocole n’est pas seulement une question de courtoisie, c’est la garantie d’une réponse rapide et efficace de notre part.

La clé est d’être bref, précis et de suivre une structure logique. Pensez que nous gérons potentiellement plusieurs arrivées simultanément. Un message bien formulé nous permet de vous identifier immédiatement, de comprendre votre besoin et de vous donner des instructions claires pour votre placement. Par exemple, un message comme « TOULON, TOULON, TOULON de ULYSSE, ULYSSE, ULYSSE, me recevez-vous ? Auriez-vous une place pour cette nuit, nous sommes un bateau de 30 pieds avec un tirant d’eau de 2 mètres » est parfait. Il contient toutes les informations dont nous avons besoin pour vous orienter vers le bon ponton.

Main de plaisancier actionnant une radio VHF marine moderne dans une cabine de voilier

Pour vous aider, voici la séquence idéale à suivre pour un contact radio sans accroc. Considérez-la comme votre pense-bête avant chaque arrivée :

  • Positionnez-vous sur le canal 9 bien avant l’entrée du port.
  • Attendez un silence radio pour ne pas couper une autre conversation.
  • Appelez 3 fois le nom du port, puis 3 fois le nom de votre bateau.
  • Identifiez-vous clairement : type de navire (voilier, moteur) et longueur.
  • Annoncez votre temps d’arrivée estimé (ETA) à l’entrée du port.
  • Formulez votre demande : « Je sollicite une place au ponton visiteur pour X nuits. »
  • Terminez par « À vous » et mettez-vous en veille pour écouter notre réponse.

Toilettes, wifi, météo : la liste de tous les services que vous pouvez demander à la capitainerie

Une fois amarré et les formalités d’accueil effectuées, le rôle de la capitainerie ne s’arrête pas. Nous sommes le point central pour une multitude de services conçus pour faciliter votre séjour. La plupart des plaisanciers connaissent les services de base comme l’accès aux sanitaires ou le code du Wi-Fi, mais notre palette de compétences est bien plus large. Nous sommes là pour répondre à presque tous les besoins logistiques et techniques que vous pouvez rencontrer durant votre escale.

En France, qui dispose de près de 473 installations portuaires sur son littoral, les standards de services sont élevés, bien qu’ils puissent varier selon la taille du port. Des services essentiels comme la distribution d’eau et d’électricité sur les pontons ou la gestion des déchets (eaux noires, huiles usées, ordures ménagères) sont systématiques. Mais n’hésitez jamais à demander plus : besoin de laver du linge ? Nous vous indiquerons la laverie. Un problème technique ? Nous avons les contacts des artisans locaux. Vous attendez un colis ? La plupart des capitaineries peuvent le réceptionner pour vous.

Le tableau suivant résume les services les plus courants que vous pouvez attendre de nous. Gardez à l’esprit que cette liste n’est pas exhaustive ; le meilleur réflexe est toujours de demander.

Services généralement disponibles dans les capitaineries françaises
Service Disponibilité Modalités
Eau potable et électricité Systématique Bornes sur pontons
Sanitaires et douches Très fréquent Accès par code ou badge
WiFi Fréquent Gratuit ou payant selon ports
Météo marine Systématique Affichage et bulletins
Gestion des déchets Systématique Tri sélectif et déchetterie
Carburant Variable Station ou livraison
Grue et levage Ports moyens/grands Sur réservation

Comment devenir le plaisancier que le personnel du port adore aider

Dans notre métier, nous aidons tout le monde. C’est notre rôle. Mais il est vrai qu’il y a des plaisanciers pour qui nous sommes prêts à nous « mettre en quatre ». Ce ne sont pas nécessairement les propriétaires des plus gros yachts, mais ceux qui, par des gestes simples, montrent leur respect pour notre travail et pour la communauté portuaire. Devenir ce plaisancier apprécié est facile : il s’agit simplement de faire preuve de bon sens, d’anticipation et de courtoisie.

Un plaisancier qui prépare ses aussières et pare-battages bien avant d’entrer dans la passe, qui respecte la vitesse limitée à 3 nœuds dans le port, et qui se présente au bureau avec le sourire, même après avoir déjà payé en ligne, se démarque immédiatement. Avoir ses papiers de bateau et son attestation d’assurance à portée de main est également un signe de préparation qui facilite grandement les démarches administratives. Comme le rappelle le droit maritime, à l’arrivée dans un port, tout navire est tenu d’en informer la capitainerie. Respecter cette simple règle, détaillée dans des publications spécialisées comme les analyses sur les obligations des usagers, est le fondement d’une relation de confiance.

En somme, un plaisancier qui facilite notre travail nous donne envie de lui rendre la pareille au centuple. C’est une relation de réciprocité. Quand nous voyons un équipage respectueux et organisé, nous sommes naturellement plus enclins à partager le « petit plus » : le conseil sur le meilleur mouillage, le contact du mécanicien le plus réactif ou l’astuce pour éviter la foule au marché local. Voici quelques comportements qui font toute la différence :

  • Se signaler systématiquement à l’arrivée et au départ, même pour une courte absence.
  • Avoir ses documents prêts (acte de francisation, assurance).
  • Respecter scrupuleusement la vitesse dans les chenaux et entre les pontons.
  • Venir nous saluer en personne, même si tout est géré en ligne.
  • Maintenir son bateau en bon état, propre et bien amarré, pour ne pas devenir un souci pour ses voisins ou pour nous.

En cas d’urgence au port, votre premier réflexe doit être la capitainerie : voici pourquoi

Une voie d’eau, un début d’incendie, un problème médical… L’urgence au port peut prendre de multiples formes. Dans ces moments de stress intense, le réflexe de beaucoup est de composer le 18 (pompiers) ou le 196 (CROSS). Si ces appels sont évidemment cruciaux, ils ne doivent pas être les seuls. Votre tout premier contact, immédiat et simultané, doit être la capitainerie, via le canal 9 de la VHF ou par téléphone. Pourquoi ? Parce que nous sommes les yeux et les oreilles du port.

Nous connaissons l’emplacement exact de votre bateau, les accès les plus rapides pour les secours, et l’emplacement des équipements de première intervention (extincteurs, bornes d’incendie). Pendant que vous êtes en ligne avec les services d’urgence, nous pouvons déjà guider les équipes sur place, couper l’électricité sur le ponton si nécessaire, et prévenir les bateaux voisins. Nous sommes votre coordinateur de proximité. Ce rôle est d’ailleurs inscrit dans la loi : l’autorité portuaire exerce une police spéciale de conservation et d’exploitation. Comme le précise le gouvernement, cette responsabilité de police spéciale du port ne peut être déléguée et nous place en première ligne pour la gestion de tout incident.

Agent de capitainerie en gilet de sécurité orange coordonnant une intervention sur un ponton

En nous contactant en premier, vous activez un relai local indispensable qui fera gagner de précieuses minutes aux services de secours. Nous pouvons :

  • Guider les pompiers ou l’ambulance à travers le dédale des pontons.
  • Sécuriser la zone et faciliter l’intervention.
  • Utiliser notre propre matériel (bateau de service, etc.) pour une première assistance.
  • Alerter et potentiellement évacuer les voisins directs.

Pensez à la capitainerie non pas comme une entité administrative, mais comme le chef d’orchestre de la sécurité sur le plan d’eau. Notre connaissance du terrain est un atout majeur que vous devez utiliser en cas de coup dur.

La capitainerie : votre meilleur office de tourisme et votre meilleure page jaune locale

Une fois les aspects techniques et sécuritaires couverts, il y a la vie à terre. Et là encore, la capitainerie est une ressource sous-exploitée. Oubliez les recherches interminables sur internet ; nous sommes votre moteur de recherche humain et local. Qui mieux que les personnes qui vivent et travaillent ici toute l’année pour vous conseiller sur les pépites de la région ? Nous sommes un véritable concentré d’intelligence locale.

Vous cherchez un voilier pour réparer votre génois ? Nous connaissons le plus réactif. Le meilleur restaurant de poisson avec vue sur le port, et pas un piège à touristes ? Nous avons nos adresses. Le jour du marché local, l’horaire de la navette pour le centre-ville, le numéro du taxi ou l’emplacement de la pharmacie de garde ? Toutes ces informations, nous les avons à portée de main. Nous ne sommes pas un office de tourisme officiel, mais nous en remplissons souvent le rôle de manière plus personnalisée et plus pragmatique pour les besoins spécifiques des navigateurs.

N’hésitez donc jamais à nous solliciter pour des questions qui sortent du cadre purement nautique. C’est une partie de notre métier que nous apprécions particulièrement, car elle crée du lien et nous permet de partager notre amour pour notre région. Pour tirer le meilleur parti de cette mine d’informations, voici quelques questions types que vous pouvez nous poser :

  • Où se trouve le shipchandler le plus proche et le mieux achalandé ?
  • Quels sont les jours et horaires du marché pour faire l’avitaillement ?
  • Pouvez-vous me recommander un mécanicien diesel de confiance ?
  • Y a-t-il des événements locaux ou des festivals pendant mon séjour ?
  • Quel est le plus beau mouillage accessible à la journée dans les environs ?
  • Où puis-je louer un vélo ou une voiture pour explorer l’arrière-pays ?

Les 10 commandements du bon voisin de ponton que tout plaisancier devrait connaître

La vie au port est une expérience communautaire. Les pontons sont des espaces partagés où la promiscuité est la norme. Le bien-être de tous dépend du respect de quelques règles simples, souvent non écrites. Ces règles relèvent du savoir-vivre marin et sont le ciment d’une bonne ambiance à quai. En tant qu’agents de port, nous sommes souvent les médiateurs des petits conflits de voisinage qui pourraient facilement être évités.

Le cadre général de ces règles est défini par le règlement de port. Ce document officiel, souvent affiché à la capitainerie, a pour but d’assurer la sécurité et la tranquillité de tous. Il précise les obligations de chacun, des plaisanciers aux professionnels, pour garantir une cohabitation harmonieuse et la protection de l’environnement. Le respecter est la base, mais le « bon esprit » de ponton va souvent au-delà du simple règlement.

Cela inclut des gestes simples comme maîtriser le bruit de ses drisses qui claquent dans le vent (un cauchemar pour les voisins qui essaient de dormir), ne pas laisser son annexe déborder sur l’emplacement d’à côté, ou encore respecter les heures de silence nocturne. Un bon voisin de ponton est quelqu’un qui est conscient que sa liberté s’arrête là où commence celle des autres. C’est cette attention aux détails qui transforme une simple marina en un lieu de vie agréable pour tous.

Votre feuille de route pour un voisinage de ponton exemplaire :

  1. Le bruit tu maîtriseras : Frappez vos drisses pour qu’elles ne claquent pas contre le mât et respectez les heures de silence (généralement 22h-7h).
  2. Ton espace tu respecteras : Ne débordez pas sur l’emplacement voisin avec votre matériel (annexe, passerelle, défenses).
  3. Le ponton propre tu garderas : Ne laissez aucun objet, produit de nettoyage ou cordage traîner sur le passage commun.
  4. Tes déchets tu géreras : Utilisez les conteneurs et la déchetterie du port pour tous vos déchets, en particulier les huiles et batteries.
  5. La discrétion tu pratiqueras : Évitez les conversations bruyantes ou la musique forte qui pourraient déranger les bateaux voisins.

La VHF au quotidien : comment elle vous simplifie la vie bien avant le MAYDAY

Pour beaucoup de plaisanciers, la VHF est cet appareil intimidant que l’on n’utilise qu’en cas d’extrême urgence. C’est une erreur. La radio marine est un outil de communication quotidien incroyablement puissant qui peut vous simplifier la vie de bien des manières, bien avant d’avoir à prononcer le mot « MAYDAY ». Son utilisation la plus courante, après le contact avec la capitainerie, est la veille et l’écoute.

La VHF vous connecte à tout l’écosystème maritime qui vous entoure. En gardant une veille sur le canal 16 (sécurité et détresse), vous êtes informé en temps réel des bulletins météo spéciaux (BMS) émis par le CROSS, des avis urgents à la navigation (AVURNAV) ou des manœuvres de gros navires dans la zone. C’est un flux d’informations vital pour la sécurité de votre navigation. De plus, il existe une multitude d’autres canaux à usage spécifique, comme le montre cette synthèse sur les canaux VHF.

Un autre usage méconnu et très pratique est le test de votre matériel. Vous n’êtes pas sûr que votre radio émette correctement ? Plutôt que d’attendre une urgence pour le découvrir, vous pouvez tout simplement effectuer un appel de test. Comme le suggèrent de nombreux guides, il suffit d’appeler le CROSS sur le canal 16 en précisant clairement « pour un essai VHF ». Ils vous répondront, confirmant ainsi la bonne portée et la clarté de votre émission. C’est un geste simple qui peut vous apporter une grande tranquillité d’esprit.

Principaux canaux VHF et leurs usages en France
Canal Usage Qui veille
16 Sécurité et détresse CROSS, tous navires
9 Capitaineries ports de plaisance Capitaineries
10 Sémaphores Marine nationale
6, 8, 72, 77 Communications navire-navire Navires entre eux
70 ASN (appel sélectif numérique) Automatique

À retenir

  • La capitainerie est un hub de services complet, bien au-delà du paiement de la place de port. Elle est votre partenaire logistique, technique et touristique.
  • Une communication claire et courtoise, que ce soit par VHF ou en personne, est la clé pour obtenir une assistance rapide et efficace de la part du personnel portuaire.
  • En cas d’urgence, la capitainerie est votre premier contact. Son rôle de coordinateur local est crucial pour guider les secours et sécuriser la zone.

Au-delà des nœuds et de la météo : parlez-vous vraiment le langage des marins ?

Maîtriser son bateau, c’est savoir faire ses nœuds, lire une carte et interpréter la météo. Mais pour s’intégrer pleinement dans la communauté des gens de mer, il faut aussi en parler le langage. Utiliser les termes justes lorsque vous communiquez avec nous à la capitainerie ou avec vos voisins de ponton n’est pas du snobisme ; c’est un gage de clarté et de sécurité. Une communication précise évite les malentendus qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses lors d’une manœuvre.

Quand vous nous appelez à la VHF en nous donnant votre tirant d’eau et votre maître-bau, nous savons immédiatement quelle place vous attribuer sans risquer que vous ne touchiez le fond ou que vous soyez trop à l’étroit. Savoir si le port fonctionne avec des pendilles (courant en Méditerranée) ou des catways (plus fréquent en Atlantique) vous permet d’anticiper votre manœuvre d’amarrage. Ce vocabulaire n’est pas un code secret, c’est une boîte à outils linguistique conçue pour l’efficacité.

Vue aérienne d'un port de plaisance français montrant l'organisation des pontons et des bateaux amarrés

L’effort d’utiliser le bon lexique est toujours apprécié. Il montre que vous êtes un marin averti et respectueux des usages. Voici une courte liste de termes essentiels à maîtriser pour une communication fluide avec la capitainerie :

  • Tirant d’eau : La profondeur immergée de votre bateau. Crucial pour l’attribution d’une place.
  • Maître-bau : La largeur maximale de votre bateau. Essentiel pour la largeur de la place.
  • Aussières : Les gros cordages servant à amarrer le bateau.
  • Pendille : Amarre fixée au fond du port et revenant au quai, utilisée pour l’amarrage par l’avant ou l’arrière.
  • Catway : Petit ponton flottant perpendiculaire au quai principal, permettant un accès latéral au bateau.
  • Ponton visiteur : La zone du port réservée aux bateaux de passage.

Alors, lors de votre prochaine escale, ne voyez plus la porte de la capitainerie comme une obligation, mais poussez-la comme celle d’un allié. Présentez-vous, posez vos questions et découvrez tout ce que nous pouvons faire pour rendre votre séjour plus simple, plus sûr et plus agréable.

Rédigé par Isabelle Fournier, Navigatrice passionnée et mère de deux enfants, Isabelle Fournier a fait de la croisière en famille son mode de vie depuis une dizaine d'années et est spécialiste de l'optimisation de la vie à bord.